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Emilien Jeannière, “ Le Mont des Alouettes ? J’y pense souvent… ”


C’est l’enfant du pays, passé par le Vélo Club Herbretais et le Vendée U : Emilien Jeannière. A 26 ans, le cycliste de TotalEnergies depuis trois ans seulement vit à pleines dents son sport… et rêve de passer la ligne d’arrivée en vainqueur au Mont des Alouettes le 29 juin.
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Emilien, tu es dans la lignée de ta saison précédente, 10e Français et 68e au classement UCI. Un début de saison plutôt réussi (*) avec cette 2e place sur Paris-Nice ?

 Cest vrai que mes bons résultats de lan dernier mont permis de progresser. Cest un bon début de saison avec des places dhonneur et cette très belle 2e place sur une étape de Paris-Nice qui est mon résultat le plus satisfaisant de ce début dannée. La forme était là et jespérais vraiment  aller chercher un meilleur résultat au Régional Tour. Il y avait moyen daller chercher mieux que ces 5,6 ou 7e place, cest-à-dire des victoires. Maintenant, cela va être la motivation principale  pour la suite de la saison : aller chercher une victoire ! Je sais ce que je peux faire.

 

Cest quoi ton programme dici la fin du mois de juin et les Championnats de France ?

 La Famenne Ardenne Classic en Belgique début mai, deux courses en Bretagne une semaine plus tard, la classique Dunkerque le 13 mai avant deux semaines de stage en Espagne fin mai pour préparer juin où je participerai au Critérium du Dauphiné (8 au  15 juin), puis une nouvelle course World Tour au Danemark la Copenhague Race le 21 juinjuste avant les Championnats de France et lespoir d’être au Tour de France aussi !

 

Ton programme est-il calé sur les Championnats de France aux Herbiers ?

 Lobjectif de cette saison est de faire des courses dun plus haut niveau comme Paris-Nice et être plus performant sur des courses World Tour et celle dun jour. La différence cest que - bien sûr il y a le Championnat de France qui est un objectif non pas seulement pour moi mais pour toute l’équipe - je vais beaucoup moins rouler quen mai dernier où javais décroché ma victoire aux Boucles de la Mayenne. Je vais donc moins accumuler de fatigue de course, de déplacement, ne pas trop m’éparpiller en courant sur tous les frontset vraiment mentraîner sur les objectifs que sont le Dauphiné, les Championnats de France et pourquoi pas derrière le Tour de France !

 

 

Tu ne penses pas qu'aux Alouettes en te rasant le matin ?

 Jy pense mais pas tous les jours. Assez souvent quand même. Cest un gros objectif qui narrivera quune fois dans ma vie. Ce Mont des Alouettes, cest ce qui a marqué mon jeune âge avec ce Tour de France 2011. Javais 13 ans, javais décommencé le vélo, les idoles sur le vélo, des étoiles plein les yeux et Philippe Gilbert qui gagne. C’était et ça reste encore mon coureur préféré de tous les temps.Ca ma marqué et jen ai des frissons quand jen parle. Jessaye de mimaginer en haut mais je reste lucide sur le fait que cest une course dun jour et quil peut y avoir plus fort que moi.

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Cest un parcours qui te convient ?

 Franchement, cest un parcours qui me convient. Il y a larrivée en haut qui va peut-être faciliter des profils encore un peu plus puncheur que moi. Mais je pense que vraiment en bonne forme cest un parcours usant qui peut très bien me convenir. Cest le parcours rêvé pour moi, je le connais sur le bout des doigts et quand on a évoqué les Championnats de France aux Herbiers et son parcours à définir, il se trouve quil est exactement celui que javais tracé dans ma tête. Même si je passe pas souvent au Mont des Alouettes lors de mes entraînements, car cest une route très fréquentée, je connais bien les routes parallèles des Enfreins ou de lOuvrardière. Mais je vais le remonter (Mont des Alouettes) pour me fixer des points de passage et un peu imaginer la suite.

 

 

La suite, c'est lever les bras en haut du Mont des Alouettes ?

 Gagner ? Cest quelque chose que jai en tête et ce serait énorme de le faire un peu comme Paul Lapeira qui gagne chez lui à Saint-Martin-de-Landel lan dernier. Cest faisable. Jai  remporté par le passé à un moindre niveau le championnat régional 1ère catégorie à Saint-Paul-en-Pareds chez moi. Je sais qu’à la maison on trouve toujours des ressources supplémentaires. Ce que je sais, cest que lorsque je franchirai la ligne, jaurai tout donné. Peu importe le résultat, je naurais pas de regret. Jirais pour la victoire et jespère être au mieux physiquement et cest tout lobjectif des semaines à venir.

 

Si tu pouvais choisir entre un titre de champion de France et une victoire d’étape sur le Tour de France ?

 On me la déjà posé cette question(il sourit). Jaurais tendance à dire quelle étape du Tour ? Mais franchement, je vais dire les Championnats de France aux Herbiers chez moi parce que je pense que cest quelque chose d’énorme. Il y a un maillot derrière… et des liserets (tricolores) ça reste à vie. Et pour le Tour, jaurais peut-être loccasion dans les années à venir den gagner uneUn Championnat de France à la maison, ça narrive quune fois dans une carrière !

 

 

Les ambitions et objectifs n’étaient pas les mêmes il y a quatre ans ?

 Je men souviens très bien. C’était pas une année facile, j’étais stagiaire chez TotalEnergies et on mavait annoncé que je ne passerais pas chez les professionnels. Javais des résultats mais ça n’était pas régulier. Javais du mal à trouver ma place, je doutais beaucoup. Je finissais la saison avec le Tour de Vendée qui partait des Herbiers et le Chrono des Nations. C’était quelque chose de fort pour moi et javais limpression darriver à une fin de cycle. Javais annoncé à mes parents, à ma famille, à tous mes amis que jarrêtais le vélo et donc ils avaient prévu une petite fête pour moi pour arroser cela le soir du Chrono

Mais à ce moment-là, tu changes d’avis ?

Oui. Une semaine avant le Chrono, juste après le Tour de Vendée. Pour plusieurs raisons. J’ai parlé avec certains proches, avec Anaïs (sa compagne) qui partait en études en Belgique à ce moment-là, mais aussi avec Fabrice Brochard qui m’accompagnait alors sur le plan mental. Ces deux personnes mais aussi d’autres de mon entourage m’ont fait réfléchir. Bon allez, je repars pour une demi-saison jusqu’aux Championnats de France à Cholet où j’aurais su si je passais pro. Soit cela passait, soit je changeais de projet pour m’orienter  sur un Diplôme d'Etat de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport (DE JEPS) pour devenir directeur sportif ou dans l’entraînement dans le vélo…

 

Tu décides donc de repartir pour une saison amateur en changeant certaines choses…

Ça m’a fait un petit changement d’environnement car je suis parti régulièrement en Belgique rejoindre Anaïs. J’ai cassé ma routine et j’ai surtout mis les moyens pour réussir avec Maxime Robin mon entraîneur chez TotalEnergies qui me suit depuis les Espoirs 2, et en travaillant sur le mental aussi. J’ai passé un bel hiver avec un début de saison où les résultats sont arrivés rapidement. Une vraie spirale positive et j’ai su que je passais pro avant même les Championnats de France à Cholet. Je fais une grosse saison amateur finissant 1er Français.

 

Comment tu expliques cela ?

Ça ne sortait pas de nulle part car j’avais déjà des résultats avant mais là, la régularité était au rendez-vous. Je pense que j’arrive à maturité même si c’est un peu plus tardif. Et comme j’ai vécu des moments difficiles avec des blessures, des doutes… désormais j’arrive plus facilement à composer avec quand cela se représente.

 

Il y a 14 ans, tu étais dans le final de la montée des Alouettes derrière les ganivelles du Tour. Et là tu vas te retrouver de l’autre côté ce 29 juin…

C’est vrai que 2011 c’était phénoménal. Les jours avant, on était avec Rémi Laidin (président du Vélo Club Herbretais) à 500m de l’arrivée à l’Hôtel Aloé pour essayer d’apercevoir les équipes qui dormaient là et les coureurs comme Andy Shleck ou Fabian Cancellara. On était monté au niveau de la chapelle pour voir l’arrivée. Je me souviens encore très bien de la victoire de Philippe Gilbert et encore récemment j’ai regardé la montée finale…

 

(*) interview réalisée début mai.

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