Emilien Jeannière, “ Le Mont des Alouettes ? J’y pense souvent… ”
C’est l’enfant du pays, passé par le Vélo Club Herbretais et le Vendée U : Emilien Jeannière. A 26 ans, le cycliste de TotalEnergies depuis trois ans seulement vit à pleines dents son sport… et rêve de passer la ligne d’arrivée en vainqueur au Mont des Alouettes le 29 juin.

Emilien, tu es dans la lignée de ta saison précédente, 10e Français et 68e au classement UCI. Un début de saison plutôt réussi (*) avec cette 2e place sur Paris-Nice ?
C’est quoi ton programme d’ici la fin du mois de juin et les Championnats de France ?
Ton programme est-il calé sur les Championnats de France aux Herbiers ?
Tu ne penses pas qu'aux Alouettes en te rasant le matin ?

C’est un parcours qui te convient ?
La suite, c'est lever les bras en haut du Mont des Alouettes ?
Si tu pouvais choisir entre un titre de champion de France et une victoire d’étape sur le Tour de France ?
Les ambitions et objectifs n’étaient pas les mêmes il y a quatre ans ?
Mais à ce moment-là, tu changes d’avis ?
Oui. Une semaine avant le Chrono, juste après le Tour de Vendée. Pour plusieurs raisons. J’ai parlé avec certains proches, avec Anaïs (sa compagne) qui partait en études en Belgique à ce moment-là, mais aussi avec Fabrice Brochard qui m’accompagnait alors sur le plan mental. Ces deux personnes mais aussi d’autres de mon entourage m’ont fait réfléchir. Bon allez, je repars pour une demi-saison jusqu’aux Championnats de France à Cholet où j’aurais su si je passais pro. Soit cela passait, soit je changeais de projet pour m’orienter sur un Diplôme d'Etat de la Jeunesse, de l'Éducation Populaire et du Sport (DE JEPS) pour devenir directeur sportif ou dans l’entraînement dans le vélo…
Tu décides donc de repartir pour une saison amateur en changeant certaines choses…
Ça m’a fait un petit changement d’environnement car je suis parti régulièrement en Belgique rejoindre Anaïs. J’ai cassé ma routine et j’ai surtout mis les moyens pour réussir avec Maxime Robin mon entraîneur chez TotalEnergies qui me suit depuis les Espoirs 2, et en travaillant sur le mental aussi. J’ai passé un bel hiver avec un début de saison où les résultats sont arrivés rapidement. Une vraie spirale positive et j’ai su que je passais pro avant même les Championnats de France à Cholet. Je fais une grosse saison amateur finissant 1er Français.
Comment tu expliques cela ?
Ça ne sortait pas de nulle part car j’avais déjà des résultats avant mais là, la régularité était au rendez-vous. Je pense que j’arrive à maturité même si c’est un peu plus tardif. Et comme j’ai vécu des moments difficiles avec des blessures, des doutes… désormais j’arrive plus facilement à composer avec quand cela se représente.
Il y a 14 ans, tu étais dans le final de la montée des Alouettes derrière les ganivelles du Tour. Et là tu vas te retrouver de l’autre côté ce 29 juin…
C’est vrai que 2011 c’était phénoménal. Les jours avant, on était avec Rémi Laidin (président du Vélo Club Herbretais) à 500m de l’arrivée à l’Hôtel Aloé pour essayer d’apercevoir les équipes qui dormaient là et les coureurs comme Andy Shleck ou Fabian Cancellara. On était monté au niveau de la chapelle pour voir l’arrivée. Je me souviens encore très bien de la victoire de Philippe Gilbert et encore récemment j’ai regardé la montée finale…
(*) interview réalisée début mai.
